La cartographie participative des territoires traditionnels des Baka du Cameroun
Par okanicameroun
L‘année 2011 qui tire à sa fin a été une année très active dans les communautés Baka et Bagyéli du Cameroun. La cartographie participative a été l’activité phare. Son but est de sécuriser les espaces traditionnels des autochtones de la forêt à mieux défendre et protéger leurs droits.
De plus en plus la gestion et l’exploitation des forêts du Cameroun se fait sans l’implication des Baka. La sécurisation des espaces consister à marquer à l’aide du GPS les lieux traditionnels de chasse de pêche et de collecte des communautés forestières.
La localité de Dimako (Région de l’Est-Cameroun) a servi de cadre d’expérimentation. Au total dix villages Baka ont été visités par les cartographes de tous sexes. Au jour d’aujourd’hui le GPS n’est plus une énigme pour ces communautés qui se prêtent très volontiers à démontrer leur expertise dans le domaine.
Qu’est-ce qui fait le succès d’une telle activité dans une communauté presqu’analphabète ?
Les GPS utilisés par ses communautés ont sérieusement été adaptés aux communautés mêmes les plus illettrées. Ils comportent des icônes dont les images cadrent avec la culture Baka
L’activité a été soutenue d’un bout à l’autre par Le Forest Peoples Programme (FPP), une ONG basée au Royaume Uni et son partenaire camerounais le Centre pour l’environnement et le développement (CED) basé quant à lui à Yaoundé. L’association OKANI a servi de relais de terrain pour la formation locale des cartographes et la collecte des données actuellement disponible dans google earth. Les informations ainsi collectées sont traités par le FPP et les partenaires de Londre en l’occurrence la société Helveta.
La phase expérimentale du projet qui prend fin en 2011 est un succès qui se passe de tout commentaire, le besoin de cartographier les autres localités où habitent les Baka est une urgence. Ceci étant, l’activité devra se poursuivre dans les autres localités et la localité de Dimako et ses environs seront un cas d’école. Sans nul doute, les formateurs les plus outillés et opérationnels de l’heure s’y trouvent. Pour assurer un succès à cette activité ailleurs les Baka sont et resteront les meilleurs enseignants pour les autres communautés
Une activité comme celle-ci mérite le soutien des autorités en charge des forêts dans les pays du bassin du Congo. Les territoires traditionnels sont fortement attaqués par l’exploitation illégale. L’un des rôles capital que jouent les Baka dans cet exercice, c’est aussi de dénoncer l’exploitation illégale des forêts. De plus en plus on ne le dira jamais assez, la lutte pour le changement climatique passera inévitablement par les communautés à la base, elles, les meilleures protectrices des ressources dont leurs vies dépendent.
Le résultat de cet travail de forêt et de bureau est la carte de la localité: carte discutée premièrement au niveau communautaire en vue de confirmer les informations y figurant. Exercice pas facile n’est-ce pas ? Mais pourtant vrai. Bon vent aux communautés qui se sont engagées en 2011.
Venant Messe
Coordinateur des projets
FPP/Cameroon
Email: messe@forestpeoples.org